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Former à la prise de parole en public : Le cercle des poètes disparus

Distributeur : Warner Bros

Réalisateur : Peter Weir

Acteurs principaux:
Robin Williams
Robert Sean Leonard
Ethan Hawke

Année de création : 1989

Résumé du film: Voir  Le cercle des poètes disparus

Début : 52’28

Fin : 54’40

Durée de l’extrait : 132s

 

J’utilise cet extrait pour démarrer des jeux de rôle de prise de parole en public. Il permet notamment de libérer des participants timides qui hésiteraient à se lancer.

Description de la  scène : Le professeur Keating (Robin Williams) pousse un élève timide à se dépasser et s’exprimer avec dynamisme et émotion.

Questions d’animation : 

Comment le professeur Keating parvient-il à libérer son élève de sa timidité ?

Comment pourrions-nous faire de même ?

Au cours de nos vies professionnelles, nous sommes forcément amenés à prendre la parole devant un groupe. Si l’exercice se révèle plus ou moins aisé selon les personnes, il reste toujours impressionnant…surtout les premières fois ! C’est d’ailleurs pour cette raison que l’école nous y prépare dès le plus jeune âge. Si rappelez-vous les exposés, ou…les poésies !

C’est précisément le sujet de l’extrait. Cependant, comme tout enseignement délivré par le professeur Keating, la méthode sort un peu des sentiers battus. Ici, l’exercice est vraiment délicat, surtout pour le plus timide. Le professeur ne demande pas seulement à ses élèves –adolescents- de prendre la parole en public : c’est un poème de leur composition personnelle qu’il leur demande de lire à leurs camarades. Le début de l’extrait est intéressant parce qu’il permet de voir plusieurs types d’attitudes face à ce défi. Et la prestation relève vraiment du défi quand on tient compte de l’âge des jeunes hommes !

Trois élèves se succèdent à la chaire, trois styles différents. Même si le ton et la posture du premier trahissent une gêne certaine, il fait preuve de témérité en lisant un poème d’amour et s’exposant aux railleries de ses camarades. Le second, c’est la forte tête de la classe ! C’est d’ailleurs parce que c’est celui qui se moquait le plus ouvertement que Keating l’envoie au tableau. Il est visiblement aussi perturbé par l’exercice que ses camarades. Il choisit donc de retourner la situation en fanfaronnant.

Le professeur va ensuite chercher Todd Anderson, l’élève qui baisse la tête en espérant que personne ne le remarquera avant la fin du « supplice ». Evidemment, Keating le remarque et devine la tactique. Evidemment, c’est le passage le plus intéressant,

Keating annonce clairement son intention : il veut aider Todd à se libérer. La démarche est très embarrassante pour un adolescent complexé. Il le sait mais choisit tout de même de mettre des mots sur le mal-être du garçon…et de les formuler devant la classe. Un encouragement brutal à la prise de conscience…qui se traduit par un rougissement. L’objectif de la séance pour Keating ? Amorcer la prise de confiance de Todd !

Conscient qu’il part de loin, il choisit de mener l’exercice en deux temps : il pousse d’abord Todd à s’exprimer (physiquement) et fait ensuite appel à son imagination. La partie « physique » de l’entraînement relève clairement de la libération. On parle en effet souvent de cris libérateurs, c’est exactement ce à quoi Keating pousse l’adolescent. C’est au « cri du cœur » qu’il veut l’amener !  Le professeur adopte vraiment la posture du coach : il se place derrière le jeune homme et l’accompagne. Il a d’ailleurs une gestuelle comparable à celle d’un coach sportif.

Après cette première libération, Keating pousse le jeune homme à celle de l’esprit. Il lui demande donc d’exprimer tout ce que le portrait de Walt Whitman lui inspire. Encore, une fois il sent qu’il est nécessaire de l’accompagner pour passer au-dessus de l’auto censure. C’est pourquoi il commence à tourner autour de lui en lui posant des questions pour l’aider à formuler sa pensée. Il le fait entrer dans espèce de transe, n’hésitant pas à le faire tourner pour lui faire perdre ses repères…et toute forme d’inhibition.

Le résultat est remarquable ! Au bout d’un moment, Keating sent que Todd n’a plus besoin de lui et le lâche pour devenir spectateur de ce qu’il a amorcé : le jeune, les yeux fermés, laisse libre court à son imagination…et offre à ses camarades un vrai moment de poésie ! Au moins deux personnes le remarquent dans la classe : Keating et Niels (l’autre héros du film).

La méthode employée par le professeur est encore une fois peut-être un peu extrême pour être complètement imitée. Il faut évidemment savoir l’adapter au public visé. Ce qui est incontestablement exemplaire, c’est la maîtrise de l’accompagnement. Dans cette scène, le formateur coach remplit son objectif et sait lâcher la main de son élève quand il le sent suffisamment confiant pour marcher seul. A savoir,  au moment où il a su se libérer du poids qui l’empêchait d’agir, en l’occurrence, sa timidité.

 

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