Gardons le contact



Réussir l’accueil des clients en boutique : Riens du Tout


Année de création : 1992
Réalisateur : Cédric Klapisch
Acteurs principaux : Fabrice Luchini, Daniel Berlioux, Marc Berman, Olivier Broche, Antoine Chappey, Jean-Pierre Darroussin
Début : 8’42
Fin : 10’30
Durée de l’extrait : 1’48
Extrait évident pour tous ceux qui animent ou forment des équipes de vendeurs magasins à la relation client. Ce qui est amusant, c’est que les vendeurs à qui j’ai montré cet extrait se sont dits : « C’est évident ! Ce n’est pas nous ! » et en même temps, cet extrait fait son chemin dans les têtes. Qui a envie de ressembler à ces vendeuses ? Pour autant, quand on ne se sent pas bien, comment faire pour éviter d’être mauvais en accueil client ?

Résumé du film :
Grand magasin vieillot et peu accueillant, où le personnel travaille en dilettante, les Grandes Galeries marchent mal. D’où la décision des dirigeants de nommer un nouveau P.D.G., qui aura pour mission de sortir l’établissement du marasme, faute de quoi celui-ci sera fermé. Méthodes de gestion modernes et motivation du personnel sont au programme du fringant directeur.
Avant de prendre les rênes du magasin, Mr Lepetit le visite et observe ses futurs employés…à leur insu !


Questions d’animation :
Que pensez-vous de l’accueil des clients dans cette scène ?
Comment se fait-il que la vendeuse en arrive là ?
Quelles peuvent être les raisons ?
Comment pouvons-nous éviter de donner ce genre d’image aux clients ?
 
C’est la période des fêtes. Deux vendeuses attirent l’attention de Monsieur Lepetit : l’exemple et le contre-exemple. La première est attentive et disponible pour ses clients. Elle répond aux questions si elle est en mesure de le faire ou elle oriente les clients vers les services ou endroits appropriés. L’intervention des clients étrangers montre toute sa bonne volonté : elle n’est visiblement pas à l’aise avec l’anglais mais fait tout de même l’effort de comprendre leur demande et d’y répondre. Comme son futur patron, elle regarde sa collègue d’un mauvais oeil…
La vendeuse que les deux autres protagonistes observent est évidemment le contre-exemple, une caricature de mauvaise volonté ! C’est sa posture qui dit tout. C’est même la raison pour laquelle le regard de Monsieur Lepetit s’arrête sur elle et amène le focus ! Elle est affalée sur un rayon et semble rêvasser. C’est l’intervention d’une cliente qui fait comprendre au spectateur qu’elle fait partie du personnel. La vendeuse visiblement impotunée lui répond malgré tout, mais de manière machinale : elle n’a clairement pas écouté la question. Elle répond vaguement et sans intérêt : « oui, oui, celle-ci vous irait très bien. » Rien à voir avec la question qui lui a été posée : la cliente lui demande en fait de l’aider à trouver une taille 2… pour sa fille ! Non seulement elle répond à côté, mais elle ne montre aucun entrain dans sa réponse. Captivée par le spectacle de ses ongles, elle regarde à peine la cliente, marmonne et manifeste sa bonne volonté en commençant sa phrase par :
« euh…pffff… ».
La cliente n’abandonne pas pour autant, essaie de capter son attention : elle a besoin d’être conseillée ! A la question sur les coloris la vendeuse censée l’accompagner se contente de répondre…toujours en regardant ailleurs.
C’est alors que la première vendeuse intervient pour prendre la cliente en charge et l’orienter vers des modèles qu’elle n’avait peut-être pas vus mais qui correspondent à ce qu’elle recherche !
L’extrait est particulièrement formateur puisqu’il confronte l’exemple au contre-exemple ! La première vendeuse remplit apparemment rtoutes les conditions d’un accueil réussi. Elle observe, écoute les clients, les oriente et n’hésite pas à passer du temps avec ceux qui ont visiblement besoin d’être renseignés. Elle témoigne de l’intérêt à ses clients qui se sentent pris en compte. Inconsciemment, ils sont certainement plus disposés à acheter.

Mener un entretien de négociation La vérité si je mens 2

Distributeur : M6

Année de création : 2001

Réalisateur : Thomas Gilou

Acteurs principaux: Richard Anconina, Bruno Solo, Daniel Prévost, Gad Elmaleh, José Garcia, Gilbert Melki

Début : 17’38

Fin : 20’40

Durée de l’extrait :3 mins 2s

Résumé du film

Dans ce deuxième volet, on retrouve Eddie (Richard Anconina), Dov (Gad Elmaleh) et Yvan (Bruno Solo) toujours amis et associés dans une entreprise textile du Sentier. Fatigués de traiter avec des détaillants qui ne peuvent pas régler leur marchandise, ils décident de se tourner vers la grande distribution.

Avec Eurodiscount ils découvrent la négociation impitoyable pratiquée dans ce milieu. La scène que nous utilisons en donne un excellent aperçu ! Denis Verhouten (Daniel Prevost) part du principe que ses prestataires doivent prendre tous les frais en charge : c’est logique, il leur achète beaucoup de marchandises.

 

Le mot du formateur du formateur :

J’ai utilisé pour la première fois cet extrait de film dans un séminaire « réussir ses négociations »organisé pour une compagnie d’assurance vie. L’objectif était de proposer un séminaire à forte valeur ajoutée humaine et intellectuelle pour les conseillers des agences les plus efficaces. Bref, former les meilleurs pour qu’ils soient encore meilleurs. Pas question de leur faire réviser la découverte/argumentation/objection/conclusion… J’ai donc intégré des scènes de film permettant de rentrer dans des éléments psychologiques ayant trait aux personnalités des négociateurs. J’ai aussi utilisé «  Saint Germain ou la négociation » et « Oui, mais »… En sortant du contexte de leur propre métier, cela a permis aux participants d’y revenir avec de nouvelles idées venues d’autres secteurs.

 

Questions d’animation :

Qu’est-ce qu’un jeu de pouvoir ?

Quels sont les jeux auxquels nous avons assisté ?

Faire ressortir : les jeux débutent par la transaction piégée = message social ≠ message psychologique. Regarder le non-verbal

–              Moment de soupir / confession.

–              Un des protagonistes éprouve un sentiment désagréable.

Comment réagir face à un interlocuteur qui cherche à gagner sur nous ?

Les options : gagner du temps, changer de cadre de négociation, confronter ce qui se passe d’un point de vue relationnel…

Peut-on considérer que Verhouten mène bien sa négociation ?

Bien qu’à peine caricaturale, la scène est intéressante à plusieurs niveaux. Ce que l’on y voit en premier, c’est une représentation des règles du jeu dans le milieu de la grande distribution. En l’observant de plus prêt c’est le jeu psychologique que Daniel Prévost impose à ses interlocuteurs qui est intéressant.  Deux interlocuteurs, deux types de réactions, deux fois plus matière à apprendre !

Concentrons-nous d’abord sur celui qui maîtrise clairement l’entretien : Monsieur Verhouten, directeur de l’hyper. Il prend le dessus dès le début en déstabilisant ses prestataires : « je crois que nous avons un problème avec vos modèles. » Il les « rassure » assez rapidement jouant sur l’humour : il veut en fait en commander plus. Le trait d’humour a fait son effet, il peut désormais conduire l’entretien à sa guise. Il sait, il va en profiter.

Son intention réelle : faire en sorte qu’en sortant Eddy et Yvan aient consenti à payer le plus de frais possible…presque sans s’en rendre compte. Du moins en le prenant comme un avantage. Sa manière de procéder ? Subtile évidemment !

Tout d’abord, il sait exactement ce qu’il veut ! 8 référencements soit 3520 pièces pour tous les hypers. Plutôt avantageux pour nos deux amis. Mais le référencement amené dans la conversation au détour d’une « démonstration mathématique », eh bien ça se paye ! Et Verhouten ne se charge évidemment pas de l’annoncer directement. Il fait en sorte que son adjoint justifie la première cotisation qu’il demande : les frais de dossier !

Même processus pour les frais de « tête de gondole » : un avantage indéniable pour des prestataires ! C’est donc tout à fait normal qu’ils participent à la rémunération de la main d’œuvre mobilisée pour cette action. Les interventions de l’adjoint sont particulièrement intéressantes, notamment à ce moment précis de l’entretien. Il joue clairement le rôle du candide qui est là pour justifier les frais comme coulant de source. Et au cas où les fournisseurs ne l’auraient pas compris, il leur précise tous les avantages qu’ils tirent de cette opération. Son ton et son regard donnent tout leur poids à ses paroles : on lui donnerait le bon dieu sans confession !

Vient ensuite l’argument de choc : en quelque sorte, Verhouten se découvre, il revendique sa position dominante dans l’entretien. Contrairement à Eddy et Yvan, cette collection ne représente en fait pas grand-chose pour lui. Des fournisseurs, il en a plein…il a incontestablement la force de faire accepter ses conditions. Il enfonce donc le clou en leur faisant la fleur de les mettre sur le catalogue (pour la modique somme de 300 000 euros) et, cerise sur le gâteau, il leur demande de verser 5% de leur chiffre d’affaire pour financer la fusion avec un autre groupe. Cette fois-ci, Verhouten ne cherche même plus à enrober les choses : soit ils acceptent soit ils ne font pas affaire ensemble.

Observons maintenant les réactions des deux fournisseurs. Dès le début Yvan se montre beaucoup plus tendu qu’Eddy. Il n’est pas dupe et il le montre…un peu trop. Il parvient à garder le silence jusqu’à la demande de cotisation pour être en tête de gondole. Il exprime ce que le spectateur pense : « c’est pas normal ». Il prend encore un peu sur lui jusqu’à la dernière demande qu’il considère clairement irrecevable, il ne se gêne pas pour le dire. Il prend d’ailleurs Eddy à partie, lui reprochant son manque de réaction.

Eddy est en effet beaucoup plus conciliant. Il parvient à garder son calme même lorsque la dernière demande le fait tiquer. Il se contente, toujours avec beaucoup de calme, de demander une explication. C’est un parfait exemple de self-control. Il écoute, se montre souple, n’hésite pas à reformuler à poser des questions pour mieux interpréter. Autrement dit, il fait l’effort de comprendre Verhouten et son système de référence. Ce qu’Yvan ne perçoit pas , c’est que l’effort de compréhension de son collaborateur ne signifie pas pour autant qu’il adhère aux propos de Verhouten.

Même si tout laisse à penser qu’il se fait effectivement « balader » -pour reprendre les termes d’Yvan- Eddy est objectivement un bon négociateur. Ce qui est loin d’être le cas de Verhouten ! Même s’il maîtrise l’entretien, il se situe beaucoup trop dans l’imposition. Le sentiment de malaise d’Yvan montre l’absence d’effort fourni par Verhouten pour sécuriser ses interlocuteurs et leur témoigner de l’estime. S’il sort gagnant de cet entretien, tout laisse à supposer que de telles méthodes peuvent lui jouer des tours tôt au tard. La suite du film le confirme !

Prise de poste: Fédérer son équipe – Invictus

 

Réalisateur : Clint Eastwood

Acteurs principaux : Matt Damon, Morgan Freeman

Année de création : 2009

Début : 9’15

Fin : 11’20

Durée de l’extrait : 2 mins 05

Résumé du film :

« Invictus »,  c’est le titre d’un court poème de William Ernt Henley. Poème connu pour être le préféré de Nelson Mandela. Celui qui l’a aidé à supporter ses années d’exil et lui a donné la force de pardonner. Aujourd’hui, « Invictus » est plus connu comme le titre que Clint Eastwood a logiquement choisi de donner à son film sur le prix Nobel de la Paix.

Le film traite un aspect très spécifique mais essentiel de la carrière de l’homme que ses partisans nommaient de son nom tribal : Madiba. Clint Eastwood choisit  de montrer comment Mandela a su utiliser l’événement de la coupe du monde de rugby pour fédérer un pays déchiré  par l’Apartheid autour d’une même cause : la victoire de l’équipe nationale. La tâche était d’autant plus ardue que l’équipe des Springboks a longtemps été un symbole de l’exclusion raciale.

Le film est un exemple à plusieurs égards. Tout d’abord, on ne peut qu’admirer la détermination dont Nelson Mandela (Morgan Freeman) fait preuve et qu’il parvient à transmettre au capitaine de l’équipe (Matt Damon). Chacun à son échelle parvient à mobiliser son équipe et surtout, pour la première fois, à créer une raison d’engagement commun entre Afrikaners et noirs (privés pendant vingt ans de la nationalité Sud- Africaine). Du point de vue du formateur, l’effort de pardon est d’autant plus remarquable que Mandela fait preuve d’une parfaite maîtrise des moyens de communication pour atteindre ce but.

 

Résumé de la scène

Nelson Mandela prend ses fonctions à la présidence de la république, il constate que les Afrikaners ont déserté leurs bureaux. Il demande donc à son assistante de réunir tout le personnel et prononce un discours fédérateur.

Questions d’animation :

–          Pourquoi Mandela organise-t-il cette réunion ?

–          Comment  s’y prend-il pour gagner l’adhésion de son équipe ?

–          Malgré le contexte particulier de sa prise de fonction, que pouvez-vous retenir de son discours ? Comment pouvez-vous vous en servir ?

La séquence qui précède vous a peut-être rappelé votre prise de poste. Premiers contacts avec les lieux, avec votre équipe. Etant donné les circonstances particulières de la prise de poste de Nelson Mandela, ce qui marque ici, c’est l’absence du personnel Afrikaner. La nécessité de fédérer son équipe qui est celle de tout manager, s’avère  ici être une urgence. Comme le premier discours que vous avez ou que vous allez prononcer face à votre nouvelle équipe, l’enjeu est conséquent. Le nouveau manager doit en effet rapidement mobiliser son équipe autour d’objectifs clairement énoncés. Dans certains cas,  comme Mandela ici, vous serez confronté au refus de changement. On peut prendre exemple sur ce discours pour plusieurs raisons : en bon manager, Mandela réagit immédiatement à une situation d’urgence et parvient à énoncer ses objectifs calmement tout en rassurant un public qui, dans sa majorité, s’attend à de l’hostilité de sa part.

L’entrée de Mandela dans la salle de réunion est intéressante dans la mesure où Clint Eastwood prend le parti de montrer l’état d’esprit général en faisant un zoom sur la conversation de deux participants : « il veut avoir la satisfaction de nous virer lui-même. » L’aparté avec son garde du corps crée un contraste avec ce dialogue et donne un premier aperçu de sa technique d’approche. Il refuse en effet de se présenter face à ses nouveaux collaborateurs accompagné de sa défense personnelle. Pour lui, une telle apparition ne ferait que renforcer la crainte mutuelle entre les deux ethnies. Or, son objectif premier, c’est justement d’annihiler cette crainte mutuelle pour pouvoir reconstruire le pays sur un principe d’entente. Et il en a bien conscience, la première vitrine de cette ambition, c’est un gouvernement mixte et uni.

Pour exprimer sa sympathie en entrant dans la pièce, il commence par dire « bonjour » en Afrikaans. Il témoigne ensuite sa sollicitude par un simple « comment allez-vous aujourd’hui » personnellement adressé à quelques membres de l’assemblée et ajoute qu’il est heureux de les voir. Enfin, avant de prendre la parole, il remercie ceux qui sont présents d’avoir répondu à l’appel dans de si brefs délais.

Il se présente brièvement faisant preuve d’une ironie qui détend et rassure l’auditoire. Il explique ensuite la raison de cette réunion fortuite : le constat que de nombreux bureaux ont été désertés à son arrivée. Il enchaîne en précisant qu’il ne retiendra pas ceux qui souhaitent démissionner parce qu’ils sont convaincu en le for intérieur que c’est ce qu’ils ont de mieux à faire. Il précise cependant très rapidement que la peur de ne pas avoir leur place au sein de ce gouvernement du fait de leur ethnie est une mauvaise raison. C’est cette mise en matière qui lui permet d’énoncer son objectif : faire table rase de l’Apartheid. Il le dit mot pour mot : le passé c’est le passé. Il change ensuite de tournure, utilisant le « nous ». C’est un moyen de s’exprimer au nom de toutes les victimes de l’Apartheid : « nous regardons vers le futur, nous avons besoin de votre aide ! ». Cette volonté de pardon, il l’exprime autant pour la majorité d’Afrikaans présents dans l’assemblée que pour les membres de son ethnie qui n’en sont pas encore convaincus.

Il exprime ensuite le réel objectif autour duquel toute l’équipe doit se réunir : rendre service à son état. Il remplit ici l’une des missions classiques d’un nouveau manager qui consiste à mobiliser son équipe autour des valeurs de l’entreprise. Il les encourage à mettre leurs capacités au service de leur travail et leur promet d’en faire autant. Le « nous » qu’il emploie alors désigne bien toute l’équipe.

Le zoom sur l’assemblée témoigne de la réussite de ce discours improvisé de prise de poste, on peut lire des sourires sur la plupart des visages. Même s’il lui reste encore du travail, Mandela a déjà fait un premier pas en gagnant l’adhésion d’une équipe a priori réticente.

Réussir le premier contact: Itinéraire d’un enfant gâté

 

Distributeur : Les Films 13

Année de création : 1988

Sujets traités : Commercial, Relation client, Négociations

Réalisateur : Claude Lelouch

Acteurs principaux : Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina

Résumé du film :

Sam Lion, enfant perdu, a été recueilli et élevé dans le milieu du cirque. Après un accident de trapèze, il est forcé à se reconvertir et devient chef d’entreprise. Cédant à la lassitude, il décide de fuir, mettant en scène une disparition en mer. Son ancien employé Alain Duvivier (Richard Anconina) lui permet malgré tout de faire le lien avec son passé. Au cours de la scène utilisée en formation, Sam s’est décidé à utiliser Alain pour garder un œil sur son ancienne entreprise et se laisser la possibilité d’interférer. Il entreprend donc de le former. Duvivier pourra ainsi être vraiment compétent, et donc, lui être plus utile.


Le point de vue et l’anecdote du formateur :

Les scènes tirées d’Itinéraire d’un enfant gâté sont parmi mes extraits de films préférés ! En effet, ils sont parfaits pour des formations commerciales. Ils permettent de voir les éléments basiques (mais indispensables) sans que les participants s’en offusquent. Créer la relation et faire une bonne impression expliqués par Jean Paul Belmondo : toujours un gros succès ! Et puis voir Jean Paul Belmondo pratiquer le jeu de rôle avec Richard Anconina : quelle démonstration en début de formation pour inciter les participants à s’entrainer. A mes débuts, j’ai participé à un important programme de formation pour un géant de la téléphonie mobile : je devais former les commerciaux et les distributeurs à un nouveau produit… sans le connaître ! Cela en dit long sur les raisons pour lesquelles les commerciaux du secteur n’ont pas vraiment bonne presse. J’ai rapidement « adapté » la formation prévue à mes méthodes en intégrant très vite cet extrait. Il a toujours été très apprécié. Article complet »

Un non n’est jamais définitif: 1492

Titre du film : 1492 Christophe Colomb

Distributeur : GBVI

Année de création : 1992

Réalisateur : Ridley Scott

Acteurs principaux : Gérard Depardieu, Sigourney Weaver, Tchecky Karyo

Durée de l’extrait : 2’44

Début : (« Relevez-vous, avancez ! »)

Fin : (« A vrai dire, je vous croyais plus jeune que moi. »)

Résumé du film :

1492 marque la fin du Moyen Age et le début des temps modernes. Les historiens choisissent généralement cette date pour deux raisons : la chute de Constantinople et la découverte de mondes nouveaux. C’est à ce deuxième événement primordial que le film de Ridley Scott est consacré. Roselyne Bosch, la scénariste a eu l’idée du film en faisant des recherches sur Christophe Colomb.

A la fin de la Reconquista, le navigateur génois parvient à convaincre les souverains espagnols de le soutenir dans son projet consistant à naviguer vers l’Ouest pour ouvrir une nouvelle route maritime vers les Indes. La suite on la connaît.

Dans une optique d’amélioration de la performance commerciale, c’est le début du film qui attire l’attention, notamment les scènes où Christophe Colomb vend son projet aux différents membres du gouvernement.

Questions d’animation :

Pourquoi Christophe Colomb va-t-il voir la reine ?

Comment tente-t-il de la convaincre ?

Qu’est-ce qui permet de voir qu’elle est réceptive à sa démarche ?

Quelle leçon peut-on en tirer ?

La scène sélectionnée s’applique à la réponse à objection. Au principe selon lequel un non n’est jamais définitif. Après s’être vu refuser le financement de son projet par le gouvernement, Christophe Colomb rend visite à la reine Isabelle de Castille. Dans cet extrait il s’agit de persuasion plus que d’argumentation. Colomb a déjà défendu son projet publiquement arguments concrets à l’appui. Cette fois il en appelle à la sensibilité de la reine. Sans parler directement de son projet, il démontre que son ambition n’est pas si folle qu’elle y paraît, faisant un parallèle entre sa personnalité et celle de la reine.

En arrivant Christophe Colomb voit la reine assise à son bureau. Elle lui tourne le dos. Plan sur lui, on comprend qu’il est impressionné. Alors qu’il fait la révérence, elle lui ordonne de se relever pour en venir rapidement au fait. Elle rappelle que, du fait du refus du conseil, l’entretien est peine perdue. Elle éprouve quand même le besoin de justifier pourquoi elle accepté d’écouter le navigateur. Elle garde le dos tourné et n’interrompt pas son travail. Une manière de signifier le peu d’intérêt qu’elle accorde à l’entrevue.

Rapidement, Christophe Colomb parvient malgré tout à attirer l’attention de la reine. Il fait le parallèle entre la folie qu’on lui attribue et la détermination dont elle-même a fait preuve pour libérer Grenade. Elle lui répond par l’objection scientifique : les plus grands savants ont jugé son projet insensé. Objection qu’il retourne par un nouveau parallèle à ce qui touche la reine : la ville de Grenade. On la disait imprenable, les événements prouvent que c’était une idée reçue. Cette intervention la touche visiblement puisqu’elle consent enfin à se retourner pour lui parler. Nouvelle objection cependant : le conseil a tranché. Ce à quoi le navigateur répond simplement qu’elle fait ce qu’elle veut. Sous couvert de détachement, il fait ainsi appel à la toute-puissance de la reine.

En lui demandant en quoi il est digne de confiance, elle lui signifie que le dialogue est ouvert. Il le comprend et saisit l’occasion très habilement. Il ne fait pas l’erreur de lui répéter les arguments qu’elle a déjà entendus, il ne parle ni de lui, ni de son projet, il lui parle d’elle. Il s’autorise même à la désigner comme femme non comme reine. C’est osé, elle lui fait remarquer mais c’est efficace. Il en appelle à sa personnalité et ses idéaux plus qu’à sa fonction. Il cherche également à lui faire comprendre qu’il la comprend. Que comme lui, elle est prête à aller au-delà des idées reçues. Il a visiblement réussi à la toucher. Lui dire: « nous sommes quittes alors, vous êtes le premier navigateur que je connais » est un moyen de lui signifier qu’elle accepte la conversation d’égal à égal. Il lui fait remarquer en lui retournant la question relative à son âge. Isabelle de Castille juge alors qu’elle a laissé la conversation aller trop loin puisqu’elle se détourne de nouveau, reprenant son statut de reine. Cependant l’entrevue à eu l’effet escompté : sans donner de réponse elle ne reformule pas le refus opposé à Colomb par son conseil. Elle lui dit très formellement qu’il sera informé de la nouvelle décision.

Dans cet extrait, Christophe Colomb nous montre admirablement comment rebondir sur un non. Tout d’abord il change de cible et de stratégie. Il ose d’adresser directement à un décideur mais son choix est ciblé. C’est celle qu’il a jugée la plus à même de le comprendre. Il se présente donc dans une posture détachée de l’objectif. Il vient seulement parler à sa cliente. Même si l’objectif est clair il détourne les objections de la manière la plus efficace : il lui parle d’elle. 

Argumentation- Remotivation – L’enfer du Dimanche

 

Distributeur : Warner Bross France

Année de création : 2000

Réalisateur : Oliver stone

Acteurs principaux : Al PacinoCameron DiazDennis Quaid

Début : 11, 25

Fin : 13’42

Durée de l’extrait : 2’17

 

Résumé :

Ce film est un peu le pendant de Hoosiers. Ici, ce sont des pratiques de Tony d’Amato (Al Pacino), entraîneur de football américain, que l’on s’inspire. Les deux films ayant le coaching sportif comme sujet, ils présentent forcément des similitudes dans les pratiques du management. Comme Norman, Tony doit ici mobiliser son équipe. Les deux contextes sont cependant radicalement différents. Contrairement à Norman (Hoosiers), Tony est bien installé à sa place. Il doit donc faire face à un autre type de difficulté : après avoir connu la victoire deux fois, son équipe traverse une période de défaites.

Malgré sa renommée Tony craint que la présidente de l’équipe qui lui reproche ses méthodes un peu dépassées ne le licencie. C’est dans ce contexte qu’intervient la blessure du quaterback de l’équipe ce qui pousse Tony à recruter le jeune Willie Beamen. Le jeune homme a beau être un joueur hors du commun il pratique un football très individuel, révélateur de son ego.

Si elle pouvait représenter un espoir, son arrivée au sein de l’équipe fait naître des tensions entre les joueurs et ne fait qu’envenimer les relations entre Tony et l’ambitieuse Christina (Cameron Diaz).

Trois extraits retiennent particulièrement l’attention dans la mesure où chacun correspond à une promesse de formation. Les trois séquences en question permettent donc d’illustrer les thèmes suivants : mobilisation d’équipe, management des divas, incitation à l’esprit d’équipe avant un match important.

 

La première séquence correspond à l’une des premières scènes du film. Il s’agit d’une scène de mi-temps alors que l’équipe est visiblement en difficulté. L’entraîneur essaie donc de booster ses joueurs pour rétablir la situation.

 

Questions d’animation :

Quelle est l’ambiance au début de la mi-temps ?

Quelle tournure prend alors le discours de Tony (Al Pacino)?

Faire ressortir : recadrage.

Quels arguments utilise-t-il pour remotiver ses joueurs ?

A la fin de son discours, comment sont ses joueurs ?

Faire ressortir : prêts à se battre.

Cette séquence est la fois relativement longue et intense. Dans la séquence précédente, on sent l’équipe en difficulté sur le terrain. L’instant est donc important. Tony a d’autant plus la pression qu’il sent certainement qu’il joue sa place. Il doit donc faire preuve d’un habile mélange d’autorité, de recadrage, de conseils stratégiques et de remotivation.

Ce qui est frappant, c’est la différence l’évolution de l’atmosphère dans le vestiaire, ce en deux minutes. Si la tension ne se détache pas des joueurs, on passe d’un malaise anxieux à la tension commune et positive d’une équipe déterminée à se battre.

En bon manager, Tony impose son autorité au début de son intervention : il exige le silence au moment où il prend la parole. Au début de son discours il laisse éclater sa colère et n’hésite pas à reprocher à ses joueurs leur manque de concentration et leur mépris du travail accompli en entraînement. Après ces remarques générales, il adresse quelques reproches aux attaquants. Déjà, c’est Beamen qui est le plus directement visé : Tony lui reproche en effet d’avoir, à deux reprises perdu la balle parce qu’il refusait de la passer.

Il se concentre ensuite sur les défenseurs qu’il incite à « faire leur boulot ». Il leur reproche ici leur inaction et leur précise qu’il préfère les voir faire des fautes plutôt que de ne pas oser jouer.

Après ces critiques et ces conseils, Tony passe à la phase de remotivation. Son premier argument c’est qu’une avance de trois points est largement rattrapable et même dé passable ! Pour les encourager à vraiment se dépasser, il retourne la situation de défaite dans laquelle l’équipe se trouve. Il fait d’une faiblesse, d’un vecteur de perte de confiance en soi, un atout. Il utilise le ras le bol général comme instrument de cohésion, comme moyen de ne pas se comporter en perdant. D’où la provocation : « ceux qui vont jouer comme des perdants, levez la main ! ». Enfin, l’argument décisif pour être sûr que ses joueurs vont retourner sur le terrain gonflés à bloc, c’est l’argument du match à domicile. Ils ne peuvent pas accepter de perdre sur leur propre terrain.

Ce qui est impressionnant ici c’est la manière dont Tony parvient à retourner la situation. Il parvient en effet à corriger ses joueurs sans les ménager tout en les faisant repartir prêts à se battre.

Rester concentré sur son objectif – Forrest Gump

 

 

Année de création : 1994

Réalisateur : Robert Zemeckis

Acteurs principaux : Tom Hanks , Gary sinise , Robin wright

Début : 58 ‘35

Fin : 59’45

Durée de l’extrait : 1 :10

 

Le point de vue du formateur : A l’issue de chaque formation, les participants s’engagent à mettre en pratique ce qu’ils ont retenu de la formation. J’utilise donc cet extrait en début de session suivante lors des échanges sur la concrétisation des engagements pour valoriser l’intérêt de se concentrer sur une priorité à la fois pour réussir. Et pour illustrer la valeur de l’entrainement. Dans le livre Half truth about management, l’auteur définit le talent comme l’entrainement continu pendant 10 ans d’une capacité. Avec de la confiance, en éliminant les croyances limitantes et beaucoup d’entrainement, nous pouvons donc tous devenir ce que l’on souhaite. 

 

« La vie c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! ». C’est la leçon de vie que l’on a tous –ou presque !-  retenu de Forrest Gump. Ce personnage, touchant par sa simplicité, nous fait voyager dans l’histoire des Etats Unis, des débuts de la Guerre Froide à la Guerre du Golfe. Ce film, c’est l’impact des événements historiques sur la vie d’un homme banal. C’est aussi un hymne à la persévérance !

Dans l’extrait qui nous intéresse, Forrest nous raconte son apprentissage du Ping-Pong…

 

Question d’animation :

Comment Forest Gump apprend il à jouer au Ping Pong ?

Pourquoi réussit-il ?

Quel est l’intérêt de se concentrer sur une priorité à la fois ?

Comment faire dans nos métiers pour se concentrer sur un projet / une tâche à la fois ?

 

Tout commence dans un hôpital militaire, au Viêt-Nam. La simplicité de Forrest Gump n’est un secret pour personne. C’est cependant sa force de caractère qui est admirable. Sa capacité à se concentrer exclusivement sur un objectif.

Visiblement quand son « coach » lui apprend à jouer, c’est simplement parce qu’il est à la recherche d’un partenaire. Il ne lui donne qu’une seule technique de jeu : « quoi qu’il se passe, jamais, jamais tu ne quittes la balle des yeux ! ». Forrest applique le conseil à la lettre et se prend vite de passion pour le jeu ! Voyant qu’il se débrouille bien, son camarade se permet un commentaire condescendant : « tu vois : n’importe quel idiot peut jouer ! ».

Ces premiers pas vers le ping-pong pourraient rester anodins. Ce n’est pas le cas ! Ce sport prend rapidement beaucoup de place dans la vie de Forrest. Il fait du conseil de jeu un précepte de vie : il reste concentré sur la balle et…sur le ping-pong. Sa persévérance est telle qu’il n’hésite pas à jouer seul…et à y penser en dormant !

Il n’y a pas de secret, il devient vite très bon ! Si bon que les autres pensionnaires de l’hôpital prennent plaisir à le voir jouer.

De cet extrait, on peut tirer à la fois une leçon de vie…et de performance professionnelle. La technique de jeu transmise à Forrest Gump peut s’appliquer au travail en général. En effet, ne jamais perdre la balle ou l’objectif de vue est un gage de réussite…dans tous les domaines ! C’est notamment un bon conseil pour gérer son travail et son temps ! On a en effet souvent tendance à vouloir gérer plusieurs chose en même temps… Ce qui a pour effet de perdre la balle de vue ! Autrement dit c’est beaucoup plus efficace de se concentrer un seul objectif à la fois !

Former à la prise de parole en public : Le cercle des poètes disparus

Distributeur : Warner Bros

Réalisateur : Peter Weir

Acteurs principaux:
Robin Williams
Robert Sean Leonard
Ethan Hawke

Année de création : 1989

Résumé du film: Voir  Le cercle des poètes disparus

Début : 52’28

Fin : 54’40

Durée de l’extrait : 132s

J’utilise cet extrait pour démarrer des jeux de rôle de prise de parole en public. Il permet notamment de libérer des participants timides qui hésiteraient à se lancer.

Description de la  scène : Le professeur Keating (Robin Williams) pousse un élève timide à se dépasser et s’exprimer avec dynamisme et émotion.

Questions d’animation : 

Comment le professeur Keating parvient-il à libérer son élève de sa timidité ?

Comment pourrions-nous faire de même ?

Au cours de nos vies professionnelles, nous sommes forcément amenés à prendre la parole devant un groupe. Si l’exercice se révèle plus ou moins aisé selon les personnes, il reste toujours impressionnant…surtout les premières fois ! C’est d’ailleurs pour cette raison que l’école nous y prépare dès le plus jeune âge. Si rappelez-vous les exposés, ou…les poésies !

C’est précisément le sujet de l’extrait. Cependant, comme tout enseignement délivré par le professeur Keating, la méthode sort un peu des sentiers battus. Ici, l’exercice est vraiment délicat, surtout pour le plus timide. Le professeur ne demande pas seulement à ses élèves –adolescents- de prendre la parole en public : c’est un poème de leur composition personnelle qu’il leur demande de lire à leurs camarades. Le début de l’extrait est intéressant parce qu’il permet de voir plusieurs types d’attitudes face à ce défi. Et la prestation relève vraiment du défi quand on tient compte de l’âge des jeunes hommes !

Trois élèves se succèdent à la chaire, trois styles différents. Même si le ton et la posture du premier trahissent une gêne certaine, il fait preuve de témérité en lisant un poème d’amour et s’exposant aux railleries de ses camarades. Le second, c’est la forte tête de la classe ! C’est d’ailleurs parce que c’est celui qui se moquait le plus ouvertement que Keating l’envoie au tableau. Il est visiblement aussi perturbé par l’exercice que ses camarades. Il choisit donc de retourner la situation en fanfaronnant.

Le professeur va ensuite chercher Todd Anderson, l’élève qui baisse la tête en espérant que personne ne le remarquera avant la fin du « supplice ». Evidemment, Keating le remarque et devine la tactique. Evidemment, c’est le passage le plus intéressant,

Keating annonce clairement son intention : il veut aider Todd à se libérer. La démarche est très embarrassante pour un adolescent complexé. Il le sait mais choisit tout de même de mettre des mots sur le mal-être du garçon…et de les formuler devant la classe. Un encouragement brutal à la prise de conscience…qui se traduit par un rougissement. L’objectif de la séance pour Keating ? Amorcer la prise de confiance de Todd !

Conscient qu’il part de loin, il choisit de mener l’exercice en deux temps : il pousse d’abord Todd à s’exprimer (physiquement) et fait ensuite appel à son imagination. La partie « physique » de l’entraînement relève clairement de la libération. On parle en effet souvent de cris libérateurs, c’est exactement ce à quoi Keating pousse l’adolescent. C’est au « cri du cœur » qu’il veut l’amener !  Le professeur adopte vraiment la posture du coach : il se place derrière le jeune homme et l’accompagne. Il a d’ailleurs une gestuelle comparable à celle d’un coach sportif.

Après cette première libération, Keating pousse le jeune homme à celle de l’esprit. Il lui demande donc d’exprimer tout ce que le portrait de Walt Whitman lui inspire. Encore, une fois il sent qu’il est nécessaire de l’accompagner pour passer au-dessus de l’auto censure. C’est pourquoi il commence à tourner autour de lui en lui posant des questions pour l’aider à formuler sa pensée. Il le fait entrer dans espèce de transe, n’hésitant pas à le faire tourner pour lui faire perdre ses repères…et toute forme d’inhibition.

Le résultat est remarquable ! Au bout d’un moment, Keating sent que Todd n’a plus besoin de lui et le lâche pour devenir spectateur de ce qu’il a amorcé : le jeune, les yeux fermés, laisse libre court à son imagination…et offre à ses camarades un vrai moment de poésie ! Au moins deux personnes le remarquent dans la classe : Keating et Niels (l’autre héros du film).

La méthode employée par le professeur est encore une fois peut-être un peu extrême pour être complètement imitée. Il faut évidemment savoir l’adapter au public visé. Ce qui est incontestablement exemplaire, c’est la maîtrise de l’accompagnement. Dans cette scène, le formateur coach remplit son objectif et sait lâcher la main de son élève quand il le sent suffisamment confiant pour marcher seul. A savoir,  au moment où il a su se libérer du poids qui l’empêchait d’agir, en l’occurrence, sa timidité.

L’opiniâtreté pour obtenir un rendez-vous – Wall Street

Distributeur :20th century fox

Année de création : 1985

Réalisateur : Oliver Stone

Acteurs principaux : Michael Douglas et Charlie Sheen

Résumé du film:

Bud Fox (Charlie Sheen) est courtier en bourse à Wall Street. Il a les dents longues et rêve d’atteindre les sommets le plus rapidement possible. À force de persévérance, il arrive à convaincre Gordon Gekko (Michael Douglas), l’investisseur le plus en vue du moment, de le prendre sous son aile. C’est le début du rêve…et des désillusions.

Passer le barrage de l’assistante : l’une des premières difficultés à laquelle se heurte quiconque s’essaie à la prospection ! Dans ce premier extrait, Bud y est confronté et nous démontre avec brio comment contourner l’obstacle !

Article complet »

Faire une bonne accroche commerciale Tin Men (Les filous)

Distributeur : Buena Vista

Année de création : 1987

Réalisateur : Barry Levinson

Acteurs principaux : Richard Dreyfuss, Danny Devito

Durée de l’extrait : 3’33.

Début : 12’18

Fin : 15’41

 

Résumé du film :

Baltimore,1963. Bill Babowsky et Ernest Tilley sont tous les deux représentants. Ils vendent tous les deux des panneaux d’aluminium et c’est à peu près leur seul point commun. Bill, dit BB c’est le flambeur. Reconnu pour ses tactiques plus ou moins honnêtes, c’est un peu une vedette en son milieu. Ernest c’est tout le contraire : travailleur, naïf et un peu maladroit, il se retrouve souvent dans des situations embarrassantes. Autrement dit, leur profession mise à part, rien ne les lie…jusqu’au jour où Ernest rentre dans la Cadillac flambant neuve de BB. La guerre est déclarée. Sous les yeux amusés du spectateur,  les deux hommes entament un combat où tous les coups sont permis. Cet affrontement, c’est le fil conducteur qui nous permet de suivre nos deux représentants.

Les Etats-Unis des sixties, deux héros commerciaux à l’heure où les trente glorieuses battent leur plein, où la consommation devient un art de vivre. Cette comédie est forcément proche de la caricature. Evidemment, elle ne manque pas de scènes où l’on voit nos commerciaux à l’action. Celle qui suit peut donner des idées pour développer des accroches originales et efficaces.

Ce film à la limite de la caricature, m’a servi dans des formations où le commercial devait être créatif pour accrocher un client. Sur des marchés matures, ce peut être bien utile. Cela permet par exemple de trouver une alternative au « j’utilise moi-même le produit/service et… ». J’ai utilisé un court extrait de truc de vendeur pour illustrer la détection de besoin dans un séminaire d’un leader du travail temporaire. L’extrait avait beau être décalé, il a très bien fonctionné pour lancer la discussion.

Questions d’animation :

Comment le vendeur accroche le client ?

Pourquoi ça marche ?

Se sont-ils adaptés aux besoins du client ?

Comment ?

Dans votre métier, comment qualifier son interlocuteur et adapter son discours? 

Soyez créatif !

 

Une fois n’est pas coutume, c’est par la fin de la scène qu’il convient de commencer. « Parce que c’est vous, je vous fais un cadeau ! je vous offre le jet dès que c’est signé », « marché conclu ! », « vous êtes malin vous hein ! »… des formules que vous avez certainement déjà entendues, peut-être utilisées pour conclure une vente. Ici, l’effet est réussi. Par cette succession de séquences de conclusions de ventes, le réalisateur nous montre le style de chaque représentant. Ce qu’on en conclut c’est que toutes ces formules pour sécuriser le client, le convaincre qu’il a bien fait d’acheter, se ressemblent. Autrement dit, un bon vendeur doit savoir se différencier.  On l’a déjà vu avec nos représentants français de Pégaze Diffusion[CF article: Inciter subtilement à la vente], il s’agit d’adopter une posture complètement détachée de tout objectif de vente. Un moyen quasiment sûr d’y parvenir, c’est de réussir son accroche. Et bien savoir accrocher ses clients demande parfois un esprit créatif. Dans cette séquence, c’est précisément ce que démontrent les deux représentants de chez Gibraltar.

Au début de la séquence, BB et son collègue sont en route et se mettent d’accord sur la stratégie à adopter. On comprend rapidement que « le coup de life » fait partie de leurs « trucs » et que ça les amuse.

Plan suivant, on retrouve nos deux commerciaux dans le jardin d’une maison typique de suburb. Ils ont installé un appareil photo sur pied et font tout pour se faire remarquer. Le but ? Inverser la démarche commerciale classique : après avoir choisi leur cible, BB et son ami font en sorte qu’elle vienne à eux. Ce qui ne tarde pas à arriver !

Evidemment piquée par la curiosité, la maîtresse des lieux  finit par sortir de chez elle pour savoir ce que ces intrus font dans son jardin. Ménagère de moins de cinquante ans, sa maison est au cœur de ses préoccupations. BB est donc quasiment sûr de la toucher en expliquant qu’il fait un reportage photo pour le magazine d’art déco Life. Life, c’est la Bible des femmes au foyer. Le nom du magazine est à peine prononcé que la propriétaire veut en savoir plus…l’accroche est réussie. Les deux acolytes n’ont plus qu’un tout petit effort à fournir pour susciter l’envie de panneaux aluminium. C’est très simple : l’argument de la campagne de pub de type AVANT/ APRES. Evidemment, en l’état actuel la maison apparaîtrait sur la page AVANT, puisqu’elle n’a pas de panneaux aluminium.

Nos deux vendeurs peuvent amorcer l’argumentation : l’argument principal c’est que la maison sélectionnée pour la photo APRES est bien plus belle….parce qu’elle est déjà équipée de panneaux. Le sujet à creuser ici n’est pas tant le besoin d’équipement que l’envie de voir sa maison citée en exemple dans son magazine favori. « Le coup de Life », une stratégie pour susciter la demande qui fonctionne admirablement ici.

C’est le décalage de l’accroche qui permet de détourner l’argumentation de l’objectif de vente. Dans cette séquence, c’est une telle réussite que les deux vendeurs sont parvenus à faire de panneaux solaires un achat plaisir. C’est d’ailleurs le dernier argument que la cliente donne à son époux pour le sécuriser au moment de la conclusion : « Chéri, on sera dans life. » Et visiblement, ça n’a pas de prix!

 


[1] Cf Les portes de la gloire, créer subtilement l’envie